dimanche 20 décembre 2015

(Bruno RAMALHO) A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,      
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verraije plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peutêtre !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !


Charles Baudelaire, « A une passante »,  Les Fleurs du mal, 1857. 

1 commentaire:

  1. (pastiche Bruno RAMALHO) À un voyant
    La rue est bruyante des désirs
    sincères dans leur férocité, ingénus
    Sur la terrasse parmi les voyants
    J’en choisi un lui percer le coeur
    Pauvre enfant qui ne connaît que
    l’amour de la passion et du désir
    Qui y trouve tel plaisir que la mort
    lui est belle, qui les entendra ?
    Ne sachant que naître et mourir
    c’est bien la nature du juir
    (Bruno RAMALHO pastiche « À un voyant »)

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