mercredi 16 décembre 2015

[Bárbara Mano] Pastiche du poème "A une passante" de Charles Baudelaire

À une mendiante

La rue très bruyante autour de moi silençait.
Longue, large, en grand mouvement, tumultueuse,
Une femme passa, d'une main si honteuse
Soulevant, balançant les déchets à manger ;

Agile et pauvre, avec sa jambe toute nue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel ténébreux et plein d'ouragans,
La douleur qui m’opprime et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! – La triste pauvreté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
C’est vous qui méritez toute l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse enviée, ô toi qui le savais !

(Par Bárbara Mano de Faria)

1 commentaire:

  1. [Mariana Lataliza] Barbara, j'ai bien aimé ton poème! Mes félicitations pour ton choix!

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